A la une / Etude & Rapport
Pour la première fois depuis la crise sanitaire, la santé des dirigeants est fragilisée

Pour la première fois depuis la crise sanitaire, la santé des dirigeants est fragilisée
La Fondation MMA des Entrepreneurs du Futur et Bpifrance Le Lab publient leur baromètre annuel sur la santé physique et psychologique des dirigeants de TPE, PME et ETI en France. Cette enquête, réalisée auprès de 1 515 dirigeants au printemps 2025, révèle pour la première fois depuis la crise sanitaire une dégradation.
____________________
Par La rédaction
Publié le 2025-06-18
Si la grande majorité des dirigeants estime être en bonne santé physique (85 % vs. 90 % en 2024), 82 % déclarent néanmoins ressentir au moins un trouble physique ou psychologique. Un taux en hausse de 11 points sur un an et de plus de 20 points sur 3 ans.
Une évolution préoccupante
D’un point de vue physique, tous secteurs confondus, le mal de dos (52 %, +7 pts), les troubles du sommeil (48 %, +15 pts) et les troubles anxieux (48 %) touchent désormais la moitié d’entre eux. Le renoncement aux soins reste une constante : 1 dirigeant sur 3 a renoncé à consulter sur l’année et 1 sur 10 ne voit jamais de médecin.
Alors que depuis 2021, le taux de ceux en bonne forme psychologique oscillait entre 76 et 80 %, il chute à 68 %, soit 8 points de moins qu’en 2024. L’âge de l’entreprise apparaît comme un facteur impactant. Plus la date de création ou de reprise s’éloigne, plus l’état de santé psychologique du dirigeant se dégrade : 35 % sont en mauvaise forme lorsqu’elle a entre 15 et 20 ans vs. 17 % à moins de 3 ans. Un delta qui pourrait laisser entrevoir une forme d’optimisme pour ceux qui entament leur projet, et à l’inverse une fatigue mentale installée après de longues années à la tête de l’entreprise.
Interrogés par ailleurs sur leur rapport à l’alcool, aux drogues, tabac et médicaments, un sondé sur quatre confie avoir déjà été confronté à une addiction. Une grande majorité d’entre eux (60 %) n’a cependant pas souhaité se faire aider.
Des industriels (un peu) plus épargnés
Tout en déplorant cette situation, Élise Tissier, directrice Bpifrance le Lab, relève « deux éclaircies dans ce baromètre : l’industrie et les créateurs d’entreprise. La santé mentale est meilleure chez les dirigeants industriels et les fondateurs. Et la bonne nouvelle du focus de l’année : entreprendre est bon pour la santé, puisqu’il permet aux dirigeants de ne pas (ou très peu) consommer d’anxiolytiques ! L’alcool n’est pas plus présent dans le quotidien des dirigeants que dans celui des Français en général, alors qu’il reste encore souvent lié aux évènements professionnels ».

La rédaction