L’EMO et les actes
Le 20 mai dernier, à l’occasion de son passage à Paris, le EMO World Tour 2025 a présenté les grandes lignes du numéro 1 mondial des salons dédiés aux technologies de production qui fêtera ses 50 ans à Hanovre du 22 au 26 septembre. L’occasion de faire un point sur ce marché.
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Par Christophe Duprez
Publié le 2025-05-22
Le 17 juin 1975 s’ouvrait à Paris, en présence de 1 300 exposants de 24 pays, le premier EMO. Lors de sa dernière tenue, en 2023, ils étaient 1 850 issus de 45 nations, occupant 235 000 m² et 15 halls. L’édition 2025 - qui couvrira les machines, mais aussi les systèmes de fabrication, les outils de précision, les flux de matériaux automatisés, la technologie informatique, l'électronique industrielle et les accessoires - devrait être légèrement en deçà. « On remarque une présence accrue des entreprises chinoises qui bénéficient de financements étatiques alors que leurs concurrentes européennes se montrent plus inquiètes et donc prudentes », explique Markus Heering, directeur exécutif de la VDW, l’association allemande des constructeurs de machines-outils qui organise l’évènement. Il se veut néanmoins rassurant : « Si le marché est en très léger recul, principalement en raison des incertitudes à la fois géopolitiques et technologiques (poursuite ou non de l’électromobilité et de l’effort sur les énergies vertes), nous attendons une reprise rapide ».
Foule contact
Le slogan de l’édition 2025, « Innovate manufacturing » fait la part belle aux « 3I » : Innovation, International (150 nations attendues côté visiteurs) et Inspiration. Le salon mettra l’accent sur les 3 principaux thèmes actuels que sont l’automatisation, la durabilité et la numérisation - qui comprend l’incontournable intelligence artificielle -, théâtres des progrès et développements les plus notables.
Les organisateurs se montrent optimistes sur la fréquentation. « La crise Covid a démontré qu’à l’ère du numérique, les contacts physiques, tant avec les clients que les partenaires, et le réseautage demeurent irremplaçables », remarque Hartwig von Sass, représentant de la Deutsche Messe, plus grand opérateur de salons outre-Rhin : « Les salons permettent aussi de voir fonctionner les dernières innovations, la consommation électrique déployée sur l’EMO représentant celle d’une petite ville et un véritable défi logistique ».
La force des signaux faibles
Parmi les 21 entreprises hexagonales inscrites à ce jour, deux fidèles (elles exposent depuis 1975) étaient présentes à Paris. Pour
Marc Troia, directeur général du constructeur de machines-outils Huron Graffenstaden, l’EMO lui permet non seulement de faire des affaires en présentant ses nouveaux produits, mais aussi de rencontrer ses pairs. « Nous déployons deux équipes : une première de commerciaux dont l’objectif est de rencontrer les clients, et une seconde de techniciens chargés de détecter les ‘signaux faibles’ émis dans les allées : tendances du marché, évolutions technologiques, santé des concurrents… Autant de données primordiales pour nos investissements à venir ». Un constat que partage Thierry Bouchaud, directeur business unit motion control de Siemens France, qui a la double casquette exposant - visiteur : « L’EMO nous procure une occasion unique de benchmarker le marché, ce qui est fondamental : observer la surface des stands de nos concurrents, leur communication, les marchés finaux mis en avant… ». Il insiste également sur la nécessité d’inviter des clients sur place afin de passer un temps précieux avec eux pour mieux cerner leurs besoins et nouer ainsi des relations privilégiées : « le faire constitue, à mon sens, 75% du travail de nos commerciaux ».
Christophe Duprez
Légende de la photo
De gauche à droite : Marc Troia, PDG de Huron, Thierry Bouchaud, Directeur Business Unit Motion Control Siemens France, Camille Rustici, Chief Editor de Direct Industry (animatrice), Dr.Markus Heering, Executive Director VDW, et Hartwig von Sass, Représentant de la Deutsche Messe – © C.DUPREZ/AMM