EVOLUTIVE LEARNING FACTORIES
Les ELF font entrer les Gadzarts de plain-pied dans le futur de l'industrie
Le 10 avril dernier s’est déroulée à Iéna la soirée des grands donateurs ELF (Evolutive Learning Factories) réunissant les alumni ayant participé à hauteur de plus d’un millier d’euros. L’occasion de faire le point sur les développements de ce grand projet mené par la Soce qui fête son premier anniversaire et s’étalera sur 5 ans.
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Par Christophe Duprez
Publié le 2025-04-25
Le but des ELF est de transformer les plateformes technologiques et pédagogiques des différents campus Arts & Métiers pour leur permettre de répondre aux enjeux de l’industrie du futur et former ses acteurs. Cela passe par leur modernisation et leur transformation en véritable « usine école connectée responsable », mais aussi par le décloisonnement des activités et le développement de nouvelles pratiques pédagogiques axées sur les technologies 4.0 et l’accompagnement des personnels dans leur montée en compétences et l’adaptation à des modes de travail différents.
Des débuts encourageants… mais encore loin du potentiel gadzarique !
En préambule, Alain Charmeau (Cl.174), directeur de la campagne, s’est félicité de la générosité des 640 alumni donateurs, avec plus de 1,5 million d’euros récoltés en 2024. Même si, au vu des plus de 30 000 sociétaires de la Soce, « la marge de progrès reste très importante » - ce qui explique un objectif 2025 de 1,75 million. La collecte 2024 a d’ores et déjà permis le lancement de plus d’une trentaine de projets sur l'ensemble des campus, pour un total de plus de 6 millions d'euros. La différence s’explique par les dons des entreprises mécènes et les financements obtenus dans le cadre de France 2030.
Stéphane Gorce (Ch.180), président de la Soce, a resitué cette action dans le contexte de réindustrialisation et de renouveau de souveraineté dans lequel s’est engagé la France. Pour lui, les Gadzarts ont un rôle important à jouer, en réconciliant notamment nos compatriotes avec l’industrie via différentes actions comme les Journées Usines Ouvertes et celle-ci.
Faire des Arts & Métiers l’une des meilleures écoles d’ingénieurs au monde
Une table ronde a ensuite réuni Laurent Champaney, directeur général de l’Ensam, Charles Dehelly (Ch.170), président de la Fondation, Véronique Favier, directrice générale adjointe de l'école en charge des ELF, et Côme Rambaud (Li.222), président de l'union des élèves.
Laurent Champaney a insisté sur l’importance primordiale du programme ELF pour l’école, l’une des seules en France à « former ses jeunes en les faisant passer un temps le plus long possible sur des systèmes réels dans des environnements industriels ». Un système vertueux mais qui s’avère aussi très coûteux… Cela l’a amené à lancer ce programme visant un budget de 85 millions d’euros sur 5 ans, la mise de départ amenée par les alumni et les entreprises devant enclencher la dynamique des financements publics.
La Fondation s’est ainsi retrouvée impliquée en première ligne. Pour elle, une telle levée d’argent destinée à financer directement la pédagogie constitue une première. Charles Dehelly (Ch.170) la justifie par l’importance et la variété des défis industriels actuels : décarbonation, réindustrialisation, montée en cadences des entreprises de défense… Il convient non seulement de former plus d’ingénieurs, mais aussi de le faire mieux et cela passe par la maîtrise des nouvelles technologies numériques. Les Arts représentant, en nombre d’ingénieurs diplômés, la plus grande école de France et son but étant de se positionner parmi les meilleures au monde, la Fondation se devait de se montrer à la hauteur du défi.
Présentant certains projets emblématiques des ELF (voir articles suivants), Véronique Favier a lié cette démarche à la nécessaire prise de conscience, par les étudiants, des enjeux actuels de la triple transformation de l’industrie : digitale, énergétique et écologique.
Ce qui semble en bonne voie lorsqu’on écoute Côme Rambaud (Li.222), président de l'union des élèves. Tout en louant l’apport technologique des ELF qui contribuent à faire évoluer la formation des Arts vers la nouvelle réalité industrielle, il a insisté sur les financements de ressources humaines et matérielles qu’ils assurent pour mener à bien des projets comme la reconstruction de la Delage Labourdette de 1937 (voir encadré). ELF et Delage, par leur aspect fédérateur, constituent de formidables « facteurs de cohésion des campus ». « C'est pour cette raison, a-t-il déclaré aux alumni, que je voudrais conclure en vous remerciant tous pour vos dons qui vont permettre de susciter, au sein de l’école, des passions et de formidables carrières ! »