La société d'édition de logiciels vient en effet de publier la troisième édition de son rapport annuel « State of Design and Make », réalisée auprès de 5 594 dirigeants internationaux, dont 460 français. But avoué : « identifier les problèmes les plus pressants qui façonnent les entreprises d’aujourd’hui et les aider à prendre des décisions stratégiques éclairées sur la façon d’établir des priorités et d’investir pour l’avenir ». Et le moins que l’on puisse dire est que les soubresauts politiques et économiques actuels les incitent à la prudence : seules 60% des entreprises françaises déclarent vouloir augmenter leurs investissements globaux – elles représentaient 79% l’an dernier -, et 65% envisager d’entrer sur de nouveaux marchés, contre 75% en 2024.

Alors que les dirigeants hexagonaux interrogés citent comme priorité stratégique n°1 la maîtrise des coûts, celle-ci passe par la transformation numérique qui demeure à leurs yeux un levier de résilience essentiel, contribuant à la fois à lancer de nouveaux services, investir d’autres marchés et attirer les talents.
Parmi les technologies les plus citées, l’IA s’impose de plus en plus. Si cette année, 67% « seulement » des dirigeants français pensent qu’elle améliorera leur secteur (ils étaient 75% en 2024), ils ne s’en montrent pas moins pragmatiques : les deux tiers prévoient d’augmenter leurs budgets en la matière à des fins d’efficacité, de résilience et… de durabilité. Laquelle demeure un engagement prioritaire pour la quasi-totalité d’entre eux (97%), qui poursuivent leurs actions dans ce but en ayant de plus en plus recours à l’intelligence artificielle.

Aussi retrouve-t-on logiquement les profils IA parmi les plus recherchés dans le recrutement, devant la cybersécurité et la gestion de projets numériques. Le thème des RH devient par ailleurs problématique, plus de la moitié des sondés (54%) indiquant le manque de compétences comme un obstacle à la croissance de leur entreprise, quand ce chiffre n’était que de 35% en 2024.
On se rassurera - plus ou moins - en observant qu’il se situe légèrement en retrait par rapport à la tendance mondiale où il atteint 58%. Contrairement à une idée répandue, la France n’est donc pas la seule à manquer d’incroyables talents…

Christophe Duprez