AMMag : Vous voulez casser les images d’Epinal…
Aurélien Herbert : En effet, le but est de leur faire découvrir la réalité de l’appareil industriel hexagonal, loin du stéréotype « à la Zola », et de leur faire comprendre les enjeux et opportunités de la réindustrialisation à l’occasion d’un évènement de proximité. L’industrie d’aujourd’hui et de demain n’est plus celle d’hier. Sa structure-même a changé. Elle est devenue extrêmement sophistiquée et est intimement liée aux grands enjeux environnementaux, sociétaux et politiques actuels. Il est temps que le grand public le comprenne… elle est connectée, au propre comme au figuré, à notre quotidien : elle nous aide à nous déplacer, nous nourrir… Elle a du sens !
AMMag : Concrètement, comment vont se dérouler ces journées ?
Stéphane Gorce : Les 4 et 5 avril 2025, les usines participantes ouvriront leurs portes. La journée du vendredi 4 sera dédiée aux élèves des collèges et lycées, avec des visites pédagogiques et des ateliers. Le samedi 5, ce sera au tour du grand public de vivre cette expérience immersive. Les visiteurs pourront découvrir les coulisses des processus industriels, depuis la transformation des matières premières jusqu’à l’assemblage final des produits. Ces visites mettront en lumière l’extraordinaire diversité des industries françaises, qu’il s’agisse de haute technologie, de cimenterie, ou encore d’usines spécialisées dans des secteurs de niche.
AMMag : Un projet de cette ampleur demande une organisation considérable. Quels sont vos partenaires ?
Stéphane Gorce : C’est une opération ambitieuse. Nous avons tissé des partenariats solides avec des acteurs comme France Industrie, CCI France, la Direction Générale des Entreprises et des régions comme l’Occitanie. Nous travaillons également avec le ministère de l’Éducation nationale, qui est enthousiaste à l’idée de faire découvrir les métiers de l’industrie aux jeunes. Parmi nos soutiens, nous comptons aussi des associations comme Femmes Ingénieurs et des entreprises prestigieuses, à l’image du groupe Vicat, qui ouvrira ses cimenteries à travers le pays.
AMMag : À ce jour, combien d’usines inscrites ?
Aurélien Herbert : Au 15 janvier nous comptons déjà 150 usines participantes. Cela va permettre d'offrir une vision complète et réaliste du paysage industriel hexagonal et de ses différents secteurs. C’est une très lourde organisation pour l’équipe que nous sommes !
AMMag : Vous souhaitez un rendez-vous annuel ?
SG : Exactement. Nous voulons faire de cet événement un moment clé du calendrier national, un rendez-vous incontournable pour valoriser notre industrie. L’idée est d’en faire une célébration annuelle qui sensibilise les Français aux opportunités et aux enjeux de la réindustrialisation. Nous espérons également que ce projet permettra de fédérer les différents acteurs de l’écosystème industriel qui défendent quotidiennement les sujets de réindustrialisation. En partageant une ambition commune, nous pourrons renforcer l’attractivité et l’impact de l’industrie française, et pourquoi pas jouer collectif ! Nous allons faire une proposition dans les semaines qui viennent, à ceux qui le voudront.
AMMag : Les écoles d’ingénieurs sont-elles impliquées dans ce projet ?
SG : Bien sûr ! Les écoles jouent un rôle central dans cette initiative. Le directeur général d’Arts et Métiers, qui est aussi président de la Conférence des Grandes Écoles, siège à notre comité directeur. Certaines écoles envisagent même d’ouvrir leurs laboratoires à cette occasion. De plus, les Arts et Métiers développent des outils pédagogiques innovants, comme les Evolutive Learning Factories, pour former les futurs leaders industriels. Ces efforts s’inscrivent dans une logique de transmission des savoir-faire et de modernisation des apprentissages.
communauté Arts&Métiers
Société des ingénieurs A&M Arts & Métiers (ENSAM) Fondation Arts et Métiers Rexam Think Tank A&M Union des Élèves