Point de vue / Idées
L’intelligence artificielle, une erreur de langage

L’intelligence artificielle, une erreur de langage
L’homme se laisse emporter par sa dévotion soudaine et infondée à l’IA, et affiche ces deux lettres sur toute entreprise ou action qui le dépasse ou le supplante un tant soit peu.
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Par Pierre Boniface (Ai. 163)
Publié le 2024-11-28
L’intelligence artificielle elle-même ne croit pas, et n’a jamais cru, à la juxtaposition de ces deux mots… Elle-même n’imagine pas que l’on ait pu associer ces deux mots aussi antinomiques… Elle en viendrait presque à en rire, si cela était possible, et permettrait facilement toutes les critiques.
Car enfin, l’intelligence, cette disposition humaine précieuse et rare, ce fruit imprévisible du fondamental cérébral, cette qualité supérieure de l’esprit humain capable de se montrer dès le plus jeune âge, avant que le cerveau ne soit en mesure de constituer une riche bibliothèque de savoirs, capable aussi de se manifester soit en continu, soit par éclairs de génie dans les moindres actions courantes, cette intelligence humaine, s’il en est, est vite reconnaissable par ses démonstrations inattendues.
L’artifice, cette caractéristique digne des plus curieux aménagements, associations et montages d’éléments naturels aux formes surprenantes ou simplement propres à ces derniers, les faisant reconnaître entre tous, n’est qu’une représentation symbolique de ce que l’on veut bien imaginer, sans autre conséquence.
Évoquer et associer les deux termes n’est qu’une erreur de langage, qui répond au vœu secret, profond et irréel de l’homme voulant faire de l’intelligence une génération spontanée de bonnes idées ou d’idées inhabituelles. Dont l’homme, bien sûr, serait l’origine et le siège, et qui pourraient être confondues avec l’intelligence humaine naturelle et donc être une qualité inépuisable de l’homme.
Même dans cette fausse association, l’homme veut tellement être intelligent qu’il ne l’est plus ou cesse de l’être, ou ne l’est pas assez au point de citer avec acharnement l’IA dans les phénomènes aux compétences limitées. Car sa compréhension ne peut suivre la logique des phénomènes rapides et complexes qui ont lieu devant lui et qui altèrent rapidement sa capacité de compréhension et d’imagination.
Par cette magie de la conscience humaine d’atteindre très vite ses limites et de ne pas craindre de baptiser « IA » tout ce qui lui permet de « voir au-delà » et de « comprendre au-delà », l’homme se laisse emporter par sa dévotion soudaine et infondée à l’IA, et affiche ces deux lettres sur toute entreprise ou action qui le dépasse ou le supplante un tant soit peu.
 
SIMPLE LOUPE
Ainsi, l’IA n’est qu’une association impropre, qui ne fait qu’aider l’homme à mieux voir, à mieux imaginer les phénomènes qui le dépassent, et à mieux les comprendre aussi.
En fait, l’IA est une simple loupe, un microscope sur les objets, leur vitesse, leur combinaison. Seulement, parfois, l’association inattendue des conditions d’origine, de vitesse, de simultanéité fait apparaître des phénomènes apparemment imprévus, qui n’ont pourtant rien d’intelligent.
Dans cette course effrénée où le milieu scientifique semble pris d’une fièvre inévitable concernant l’utilisation de ces deux lettres fatidiques « IA », l’ingénieur, déjà pourvu par essence d’une intelligence prononcée, est de toute évidence le mieux armé, par nature et par formation à cette intelligence naturelle si recherchée.
Le Gadzarts, en particulier, réputé et reconnu pour son adaptation immédiate et naturelle aux situations complexes, ainsi que pour l’approche souvent imprévue mais toujours éclairante qu’il en a, est le plus indiqué pour honorer l’intelligence et son apparence artificielle. Par là, il est le plus attendu et le mieux adapté à cette association controversée, considérée comme un nouvel outil à ne pas ignorer, et, comme un maître, à manipuler l’IA, donc à l’utiliser, à la développer et à l’enrichir tel un nouvel outil, performant certes, mais pas plus.
 
Pierre Boniface (Ai. 163)