Point de vue / Idées
Mot du vice-président formation-industrie par intérim Jean-Guy Queromes (An. 172)

Mot du vice-président formation-industrie par intérim Jean-Guy Queromes (An. 172)
Les ELF, vecteurs de la renaissance industrielle !
La renaissance industrielle, au-delà de son intérêt économique indiscutable sur notre balance commerciale, est aussi un outil incontournable de cohésion sociale. En effet, c’est grâce à l’implantation d’industries compétitives que nous pourrons lutter contre la désertification de certains de nos territoires, avec les conséquences que nous connaissons sur l’accès aux services publics ou aux commerces.
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Par Mot du Jean-Guy Queromes (An. 172), par intérim vice-président formation-industrie
Publié le 2024-07-12
 
C’est aussi une solution pour la transition écologique. Le fait de produire localement les biens de consommation nécessaires à la population diminue très sensiblement l’impact environnemental. N’oublions pas que 48 % des GES (gaz à effet de serre) de l’empreinte carbone de la France sont importés (1).
Cela signifie que la renaissance industrielle ne pourra se faire qu’avec une volonté d’industrie responsable.
Pour mener à bien cette renaissance, nous avons besoin d’ingénieurs compétents et formés aux défis de ces industries responsables. Il suffit de voir la complexité des problématiques posées par la trajectoire vers une cible de « carbone net zéro » intégrant l’ensemble des partenaires de l’entreprise étendue pour s’en convaincre.
Le projet ELF (Evolutive Learning Factory) lancé par les Arts et Métiers, avec la Fondation AM et la Soce, apporte une réponse, aujourd’hui assez unique, à la formation des élèves ingénieurs face à ces défis.
Grâce à ce projet, les élèves pourront acquérir, avec des moyens très opérationnels, les compétences sur l’ensemble des processus mis en œuvre par une entreprise industrielle : conception, prototypage, fabrication, assemblage, validations, contrôles qualité, outils de pilotage du process…
Ces ELF sont aussi les supports permettant d’acquérir les expertises de gestion des énergies, de traitement des effluents, de valorisation des déchets, etc.
Ce projet est également un outil de communication vers les collégiens et les lycéens afin de leur montrer tout l’intérêt de s’orienter vers nos métiers, car ces ELF seront ouverts à des visites et à des démonstrations.
Bien évidemment, cela est associé à une évolution de la pédagogie revue en cohérence avec les aspirations des élèves et les objectifs du projet.
Au-delà de l’ensemble des entreprises (PME, ETI ou GE), ces ELF pourront aussi servir aux start-up industrielles dont nous savons tous qu’elles joueront un rôle majeur dans cette renaissance. Ces dernières sont aujourd’hui confrontées à des difficultés comme le niveau des investissements ou les problèmes liés à la mise à disposition du foncier. Elles trouveront dans les ELF des plateformes physiques leur permettant de valider et de passer les étapes de lancement.
Ce projet, d’un coût global de 85 millions d’euros, est cofinancé par les pouvoirs publics à travers les contrats de plan État-Région et les dépôts de projets par l’École auprès des collectivités territoriales, des programmes nationaux et européens. La contribution personnelle de chaque membre de la Communauté AM permet d’amorcer un certain nombre de ces financements publics qui sont conditionnés à un apport initial.
Engageons-nous tous ensemble dans ce projet structurant en saisissant cette opportunité de faire de notre École et de notre Communauté le « leader des industries responsables ».
 
 
(1) « Chiffres clés du climat », ministère de la Transition écologique, décembre 2022.