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Le Blé du cœur pour l’économie circulaire et sociale

Le Blé du cœur pour l’économie circulaire et sociale
En centrant les apprentissages fondamentaux sur les applications qui s’appuient sur les projets des étudiants (choisis par eux en début de scolarité), l’équipe pédagogique du campus de Cluny favorise l’éclosion de belles histoires. Elles sont parfois grandes… à l’image du « Blé du cœur ».
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Par Djamel Khames
Publié le 2024-02-20
On ne l’imagine pas mais, selon l’Ademe, environ 4,5 kg de pain sont gaspillés par an et par habitant en France. L’information sur ce symbole de l’alimentation française est choquante au regard des personnes qui ont des difficultés à se nourrir – quel que soit leur nombre.
Un groupe de huit élèves ingénieurs de la Cluny 222, présidé par Jonas Caillet, a décidé de s’attaquer à ce problème structurel de notre société de consommation. Leur idée ? Créer « Le Blé du cœur », une association qui collectera les pains invendus, notamment auprès des boulangeries, dans le but de les transformer en farine, farine qui sera ensuite redistribuée en très grande proportion à des personnes dans le besoin ou vendue en très faible proportion. Les recettes tirées de cette dernière opération serviront à financer le fonctionnement de l’association.
« Le Blé du cœur » a noué un partenariat avec Les Restos du cœur. Ces derniers rempliront les fonctions de collecte du pain invendu et de distribution de la farine. À charge pour les jeunes Gadzarts de créer la « Flour Box », une micro-usine connectée et conteneurisée qui transformera le pain perdu en farine. 
Mais pour construire le premier prototype, une somme de 60 000 € est nécessaire afin d’acheter outils et matériaux, notamment. Jonas Caillet rappelle que « l’appel aux dons est déjà lancé ».
 
APPRENDRE ET FAIRE
Voilà ce que Timothée Lopez, enseignant en mécanique et procédés de mise en forme au campus de Cluny, a écrit sur la page LinkedIn du « Blé du Cœur » : « La preuve que nos étudiants ont du talent. Ils savent mettre l'innovation et les process industriels au service de l'économie circulaire et du bien commun. Être ingénieur, ce n'est pas que contribuer à l'économie linéaire dans un but de maximiser les profits […]. C'est aussi être conscient des enjeux de notre société et utiliser sa matière grise pour atténuer les mauvaises décisions de nos prédécesseurs […] ». À l’évidence, ce projet porte trois combats à la fois : l’antigaspillage, l’économie circulaire et l’aide sociale.
Jonas Caillet n’oublie pas pour autant de souligner : « Comme les cours tournent autour de notre projet, nous arrivons à apprendre et à faire en même temps. » La mission pédagogique de l’établissement Arts et Métiers de Cluny est ainsi remplie, à la fois sérieuse et créative.
Leur action a été présentée lors de la #REF71 qui a eu lieu au Medef le jeudi 30 novembre. Ils ont pu expliquer, devant quelque 700 entrepreneurs, sur quelles valeurs est basé le projet et l’importance pour eux de mettre leurs connaissances techniques au service d’une cause sociale et environnementale. 
Ce type de projet prend généralement fin avec la scolarité ou, du moins, ceux qui l’ont initié l’abandonnent une fois partis ailleurs. Mais là, a priori, c’est une autre histoire qui s’écrira : « L’idée est de continuer à porter ce sujet après la fin de nos études. Nous avons envie que le projet aboutisse pleinement et soit déployé, pourquoi pas, dans la France entière », assure Jonas Caillet. 
 
Djamel Khamès
L'équipe est composée de huit élèves ingénieurs en deuxième année. De gauche à droite : Joanis Oucif, secrétaire général ; Louis Ravat, président de la trésorerie ; Keimil Benzerguat, vice-président de la communication ; Evan Bruchet, président de la communication ; Édith Pichaud, vice-présidente de l'association ; Maxime Mortier, vice-président de l'association ; Jonas Caillet, président de l'association ; Valentin Blaise, vice-président de la trésorerie.