Comment prendre des décisions pertinentes pour sa carrière dans un marché du travail volatil, incertain, complexe et ambigu, dont l’évolution s’est accélérée ces dix dernières années ? Comment développer son employabilité lorsque l’on sait que 85 %(1) des emplois en 2030 n’existent pas encore ? Comment rester compétitif face à des robots qui sont capables d’accomplir, plus rapidement et avec moins d’erreurs, une grande partie de ce que l’on sait faire ? Pour préparer les Gadzarts à ces enjeux qui ne sont plus simplement des projections de sciences-fictions cinématographiques, le Pôle carrières de la Soce a lancé une série de conférences dont le seul objectif est de partager les avis d’experts sur les tendances en matière d’organisations, d’emplois et de compétences.

L'industrie du digital est au cœur de ces évolutions accélérées, façonnant notre monde de manière profonde. On parle de « 4e révolution industrielle ». Cette transformation n'a pas seulement modifié notre façon de vivre, de communiquer et de consommer, elle a aussi affecté profondément le monde du travail. Les ingénieurs, en particulier, sont au cœur de cette révolution numérique, et il est essentiel de comprendre les tendances actuelles et futures qui façonnent le marché de l'emploi et des compétences pour rester attractif et compétitif.

L'une des caractéristiques probantes du digital est sa rapidité à évoluer et à rendre obsolètes certains outils, méthodes et approches. Les avancées technologiques s'accélèrent à un rythme effréné, ce qui signifie que les compétences requises pour exercer dans ce domaine nécessitent sans cesse d’être mises à jour. Les ingénieurs doivent être prêts à s'adapter et à apprendre en permanence pour rester opérationnels. Les compétences traditionnelles telles que la programmation, la gestion de projet et l'analyse des données restent cruciales, mais de nouvelles aptitudes sont déjà nécessaires pour appréhender les enjeux liés à l'intelligence artificielle, à la cybersécurité, à la blockchain et à l'Internet des objets.

Par ailleurs, la pandémie de Covid-19 a accéléré la tendance en matière de travail à distance, et de nombreuses entreprises ont opté pour une approche hybride qui ne risque pas de favoriser le retour en arrière. Les ingénieurs sont de plus en plus appelés à collaborer avec des équipes réparties dans le monde entier. Cette nouvelle réalité exige des compétences en communication interculturelle, en gestion du temps et en résolution de problèmes complexes à distance.

À cela s’ajoutent l'automatisation et l'intelligence artificielle venant transformer de nombreux aspects du travail, y compris celui des ingénieurs. Certaines tâches répétitives et basiques sont désormais accomplies par des robots et des algorithmes, ce qui libère du temps aux ingénieurs, lesquels peuvent ainsi de se concentrer sur des activités plus créatives et complexes. Cependant, cela signifie également que les professionnels doivent être en mesure de travailler en tandem avec les machines et de superviser leurs tâches. Le directeur des ressources humaines du futur sera probablement un mix de DRH et DSI (directeur des systèmes d’information).

D’ici à 2050, les intitulés de postes évolueront en réponse à ces avancées technologiques, aux changements sociaux, environnementaux et économiques, ainsi qu'aux nouvelles opportunités émergentes. Sur les jobboards du futur seront ainsi proposés des emplois d’ingénieur en robotique éthique, de spécialiste en gestion des catastrophes climatiques ou encore de consultant en gestion de données d'identité numérique, de conseiller en cybersécurité des cerveaux artificiels ou d’analyste de données d'écosystèmes intelligents dans le but d’améliorer la gestion des ressources naturelles.

Ces intitulés de poste sont purement spéculatifs, et le paysage professionnel de 2050 dépendra largement des progrès technologiques, des besoins de la société et des développements économiques qui surviendront au cours des prochaines décennies. Les professions de demain seront inévitablement influencées par les innovations qui façonneront notre avenir et les défis de notre société. Pour faire la différence sur ce marché, il sera essentiel de développer des compétences diversifiées et adaptables, mais la première d’entre elles restera d’« apprendre à apprendre ». En 2050, la capacité à s'adapter rapidement aux nouvelles technologies et aux changements socio-économiques sera cruciale. Cultiver cet ensemble varié de compétences à la fois techniques (hard skills) et comportementales transférables (soft skills) permettra de rester attractif et compétitif sur un marché du travail en évolution constante.

 

- Intelligence artificielle

- Programmation

- Gestion des données

- Cybersécurité

- Gestion de l'identité numérique

- Sciences et technologies émergentes

- Résolution de problèmes complexes

- Communication et collaboration virtuelle

- Adaptabilité et résilience

- Créativité et innovation

- Intelligence émotionnelle

- Apprentissage continu

 

(1) Étude publiée par Dell et l’Institut pour le futur (think tank californien) en 2017.